
Il existe sur le marché une multitude de prothèses auditives qui ne se distinguent pas seulement par leur niveau d’équipement. De nombreux types de fabrication sont disponibles, du classique appareil contour d’oreille (BTE) à l’appareil intra-auriculaire profond (IIC), quasiment invisible de l’extérieur, en passant par le petit appareil intra-auriculaire (ITE). Les prothèses auditives sont cependant composées des mêmes éléments de base :
Les appareils auditifs sont certes petits, mais ils contiennent cependant des technologies ultra-modernes.
Outre les composants d’un appareil auditif analogique classique (microphone, amplificateur, haut-parleur, pile), les prothèses auditives d’aujourd’hui contiennent un micro-processeur. Celui-ci n’amplifie plus seulement le signal, mais il le retravaille à l’aide de logiciels spéciaux. Il existe également des différences en terme de conception. Trois systèmes ont ainsi émergé : l’appareil porté derrière l’oreille (BTE), l’intra-auriculaire (ITE) et l’intra-auriculaire profond (IIC).
Une dégradation de l’audition se manifeste de plusieurs manières. Les sons aigus sont, par exemple, les premiers à être touchés. Si l’on entend mal, voire plus du tout, le pépiement des oiseaux, les sonnettes ou le bruit de l’eau qui coule, il s’agit là d’un signal d’alarme fort. Lorsque, au cours d’une conversation, on ne parvient à entendre son interlocuteur qu’au prix d’un gros effort, la cause en est bien souvent une perte d’audition. Le besoin de faire répéter et les difficultés à écouter ou entendre génèrent à la fois un effort physique, mais aussi un stress psychologique plus important. Les personnes touchées se sentent souvent fatiguées et réduisent leur cercle social de peur de ne pas être prises au sérieux.
Les appareils auditifs modernes luttent de manière efficace contre ce problème. Il n’est certes pas possible, dans la plupart des cas, de corriger totalement une perte d’audition, mais grâce aux appareils auditifs et à un entraînement de l’oreille, il est cependant possible de compenser les problèmes d’audition dans une large mesure. Ces mini-ordinateurs fournissent un important travail. Ils amplifient d’une part les signaux sonores et d’autre part, ils filtrent les bruits gênants, atténuent les bruits ambiants et amplifient de manière sélective les sons des voix. Grâce à eux, les porteurs de prothèses auditives comprennent à nouveau leurs interlocuteurs, peuvent également suivre des conversations de groupe et interagissent mieux et plus sereinement avec leur entourage. Il existe par ailleurs des modèles d’appareils invisibles de l’extérieur, qui se placent intégralement dans le conduit auditif.
Un appareil auditif professionnel est également capable d’améliorer la qualité de vie des malentendants ainsi que leur état de santé physique et psychologique. C’est pourquoi l’achat d’une prothèse en cas de déficience auditive est subventionné par les assurances. Les coûts d’un appareil auditif d’entrée de gamme, le conseil adapté par un audioprothésiste et l’ajustement du produit sont couverts par le montant forfaitaire de l’Assurance Invalidité (AI). Si le premier achat est réalisé lors de la retraite, l’Assurance Vieillesse et Survivants fournit un montant forfaitaire à hauteur de 75% du montant de l’AI. Cela vaut donc la peine, d’un point de vue financier, de consulter un spécialiste dès les premiers signes de perte d’audition.
L’intervalle de changement des piles d’une prothèse auditive dépend de différents facteurs. L’un d’eux est la taille de la pile, qui diffère d’un appareil auditif à l’autre. Mais l’appareil lui-même est lié à la durée de vie des piles. Un produit simple, avec peu de fonctions additionnelles, nécessite moins d’énergie qu’une prothèse haut de gamme avec de nombreuses fonctions supplémentaires, comme par exemple la connexion sans fil avec le téléviseur. La durée d’utilisation est un facteur supplémentaire qu’il faut surveiller attentivement. Si un appareil n’est porté que trois fois par semaine, il aura besoin de moins d’énergie que s’il est utilisé quotidiennement. A ce sujet cependant, en raison des types de fabrication de chaque pile, il est important de noter que diviser le temps d’utilisation par deux augmente certes la durée d’autonomie de la pile, mais ne la double pas pour autant.
Selon les combinaisons de ces trois facteurs, les piles d’appareils auditifs doivent également être changées à différents intervalles pouvant aller de trois jours à deux semaines. Si les performances de l’appareil baissent notablement, alors il est temps de changer la pile. Si l’énergie est plus faible encore, l’appareil informe son utilisateur de la nécessité d’un changement, au moyen d’un signal sonore.
Un audioprothésiste est en charge de la vente, du réglage et de la maintenance d’appareils auditifs pour les personnes souffrant de déficiences auditives. En Suisse, le métier d’audioprothésiste nécessite de suivre une formation professionnelle supérieure.
En Suisse, l’Akademie Hörenschweiz est responsable de la formation. La formation elle-même requiert une activité professionnelle préalable à plein temps de trois ans dans une entreprise spécialisée en acoustique. Les personnes formées sont préparées à leur futur emploi lors d’une formation adaptée. A la fin de la formation se déroule un examen professionnelle, validé par l’obtention d’un certificat fédéral d’audioprothésiste. Les personnes diplômées ont alors l’autorisation de gérer un magasin spécialisé et d’établir des factures aux sociétés d’assurance. Enfin, il est obligatoire d’effectuer quatre jours de formation continue par an pendant la durée de l’activité professionnelle.
Le travail de l’audioprothésiste réunit plusieurs champs d’activité en un seul. L’audioprothésiste doit tout d’abord constater l’étendue de la perte d’audition. Il explique ensuite à la personne concernée les implications de sa surdité et les solutions médicales possibles. Sur cette base, il conseille au sujet des appareils auditifs envisageables, lui présente les avantages et inconvénients de chaque type d’appareil et des modèles individuels et s’informe à cette occasion du budget de son client. S’il trouve un modèle d’appareil adapté, l’audioprothésiste l’adapte ensuite à l’audition de l'utilisateur, conjointement avec celui-ci, afin que le porteur reçoive un appareil qui corresponde exactement à son besoin. Mais l’activité de l’acousticien ne s’arrête pas là, car d’autres ajustements et réglages ainsi que la maintenance de l’appareil lui incomberont par la suite. Ce métier ne nécessite pas seulement des connaissances techniques et médicales, mais, en raison des contacts fréquents avec des personnes, elle demande aussi des qualités sociales et surtout économiques pour assumer la direction d’un commerce.
Le choix est large sur le marché des prothèses auditives. On y trouve des appareils dans toutes les gammes de prix. Les appareils d’entrée de gamme sont disponibles à partir de quelques centaines de Francs, les modèles haut de gamme les plus chers atteignant plus de 3000 CHF. Ces appareils ne sont alors plus seulement des prothèses auditives car, alors que les modèles économiques ne disposent que des fonctions de base, ceux-ci possèdent des fonctions supplémentaires pour une expérience sonore plus aboutie et naturelle.
Les prothèses auditives les plus abordables offrent avant tout une aide auditive fiable. Elles amplifient le signal sonore de manière numérique et le retransmettent à l’oreille. Il est donc généralement possible au porteur de choisir entre plusieurs niveaux de volume pour adapter l’appareil aux différentes situations. Le plupart des appareils de cette gamme de prix offrent en outre une élimination de l’effet larsen, afin que l’audition ne soit pas fatiguée par des sifflements.
Les appareils milieu de gamme possèdent des fonctions supplémentaires pratiques, en plus de l’équipement basique des appareils d’entrée de gamme. Il est ainsi possible, par exemple, de les connecter sans fil avec un téléviseur, un téléphone ou un équipement stéréo. Dans ce cas, le son est transmis directement sur le haut parleur de l’appareil, ce qui permet d’amplifier le son sans perdre en qualité. La technologie numérique permet en outre à l’appareil de reconnaître les voix et de les accentuer. Les bruits de fond sont alors atténués, ce qui permet au porteur de mieux comprendre les personnes avec qui il parle, même dans des environnements bruyants. La technologie employée permet en outre aux appareils de reconnaître la direction dont provient le son.
Les appareils haut de gamme ont un prix élevé, mais proposent de nombreuses fonctions qui contribuent à un confort auditif optimal. Ainsi, vous reconnaîtrez automatiquement les différentes situations auditives, si vous vous trouvez par exemple à la maison, au restaurant ou dans la rue, et pourrez vous y adapter. Ils permettent également à l’audition de ne pas être endommagée par une amplification trop forte des bruits ambiants ou gênants et à l’interlocuteur de rester compréhensible à tout moment. Les microphones directionnels et des logiciels spéciaux permettent en outre au porteur de repérer en permanence la position d’une source sonore. Si les appareils sont portés des deux côtés, ils sont capables de communiquer entre eux, permettant ainsi aux malentendants de bénéficier d’un effet stéréo. Enfin, le grand choix de couleurs et de formes contribue non seulement à assurer au porteur une prothèse auditive adaptée au mieux à son problème d’audition, mais qui corresponde également à ses goûts.
Indemnisations et subventions à l’achat
Les personnes inscrites auprès de l’Assurance Invalidité ou de l’Assurance Vieillesse et Survivants reçoivent, après la délivrance d’une attestation adéquate par le médecin, un montant forfaitaire destiné à les aider dans l’achat d’un appareil auditif. Ainsi, les assurés de l’AI reçoivent une somme de 840 CHF pour l’achat d’une prothèse, et 1650 CHF s’il y en a deux. Les assurés de l’AVS bénéficient de 75% de l’indemnité de l’AI, soit 630 CHF pour un appareils et CHF 1’237.50 pour deux appareils. Si l’on prend en compte ces montants, on atteint les subventions suivantes pour le premier achat d’un appareil auditif :
Subvention par oreille | Entrée de gamme | Milieu de gamme | Haut de gamme |
Assurés AI | ca. 0–500 CHF | ca. 1’000–2’000 CHF | ca. 2’000–3’000 CHF |
Assurés AVS | ca. 500–1’500 CHF | ca. 1’500–2’500 CHF | ca. 2’500–3’500 CHF |
En dehors du prix d’achat, des coûts supplémentaires sont à prendre en compte. Selon le modèle de prothèse auditive et le type de pile, cette dernière doit être changée plus ou moins fréquemment. L’intervalle de remplacement est compris entre trois à sept jours et deux semaines environ. Les utilisateurs d’appareils auditifs ont donc besoin de près de 60 piles par an s’ils utilisent régulièrement leur appareil. Les coûts d’une telle logistique à l’année vont de 10 à 130 CHF, en raison du grand nombre de distributeurs et de producteurs. L’AI contribue auprès des personnes assurées à l’achat de nouvelles piles à hauteur de 40 CHF chaque année pour une prothèse et 80 CHF pour deux.
Les appareils technologiques modernes présentent de temps à autre des pannes qui nécessitent l’intervention d’un spécialiste : les prothèses auditives n’échappent pas à la règle. Durant la première année après l’achat, les éventuelles réparations sont sous garantie du constructeur. Après cette période, les utilisateurs d’appareils auditifs doivent assumer eux-mêmes ces coûts. L’AI rembourse cependant le montant de l’achat, sur présentation de la facture justificative, à hauteur de 200 CHF pour les réparations électroniques et de 130 CHF pour les autres types de réparation. L’AVS ne fournit pas de prestation supplémentaire à ses assurés, mise à part l’attribution tous les cinq ans d’une aide financière pour l’achat un nouvel appareil.
Les coûts additionnels pouvant survenir lors de la première consultation ou des ajustements ultérieurs à l’achat diffèrent d’un magasin spécialisé à l’autre. Il est donc judicieux de clarifier, avant même les premiers échanges de la consultation, le coût de celle-ci (avec ou sans achat) et des prestations supplémentaires, pour mieux estimer l’ensemble des coûts d’une prothèse auditive.
Si on vous a diagnostiqué une perte d’audition, vous n’avez pas à assumer seul les coûts d’une prothèse auditive. Selon les cas, vous recevrez une allocation de l’Assurance Invalidité (AI) ou de l’Assurance Vieillesse et Survivants (AVS) si la perte d’audition est diagnostiquée et avérée.
Les personnes actives ayant besoin d’une prothèse auditive reçoivent, depuis le 1er juillet 2011, un montant forfaitaire de 840 CHF de l’Assurance Invalidité pour une prothèse et 1650 CHF pour un équipement des deux oreilles. Ces indemnités doivent permettre à la personne concernée de continuer à exercer son activité professionnelle malgré la perte d’audition. Les montants forfaitaires permettent donc de s’équiper avec un appareil auditif simple mais de qualité, et couvrent en outre le service et le conseil. De plus, les personnes concernées reçoivent chaque année 40 CHF (pour un appareil) ou 80 CHF (pour deux appareils) destinés à l’achat de nouvelles piles. L’Assurance Invalidité participe également aux coûts de réparation des appareils ayant plus d’un an. Les réparations électroniques sont alors subventionnées à hauteur de 200 CHF et les réparations d’un autre type jusqu’à 130 CHF. Tous les six ans, l’Assurance Invalidité assiste les personnes dans le choix d’un nouvel appareil.
Les personnes déjà retraitées qui sont victimes d’une perte d’audition reçoivent une indemnité de l’AVS lors de leur premier équipement. Celle-ci équivaut à 75% de l’indemnité de l’Assurance Invalidité pour l’équipement d’une oreille, soit 630 CHF et CHF 1’237.50 pour l’équipement des deux oreilles. Si le premier équipement a déjà été subventionné par l’assurance invalidité, le montant de cette seconde allocation ne diminue pas lorsque la personne atteint l’âge de la retraite AVS. Tous les cinq ans, les personnes indemnisées par l’AVS ont droit à un nouvel appareil auditif, à condition d’avoir pour cela une ordonnance délivrée par leur médecin traitant.
Les enfants et jeunes de moins de 18 ans constituent un cas particulier. Pour eux, l’assurance invalidité prend en charge les coûts d’acquisition et d’ajustement par des spécialistes pédoacoustiques jusqu’à un montant maximal plus élevé que le forfait adulte. Pour l’équipement d’une oreille, l’assurance invalidité prend en charge les coûts à hauteur de 1600 CHF, et 2400 CHF pour l’équipement des deux oreilles.
Les prothèses auditives sont disponibles chez les commerçants spécialisés ou audioprothésistes, mais on trouve également de plus en plus souvent des aides auditives parmi les produits des pharmacies, bureaux de poste ou même chez les discounters. De plus, celles-ci sont bien souvent moins chères que les appareils achetés chez un spécialiste. Il existe cependant de bonnes raisons expliquant cette différence de prix.
Les appareils vendus par les commerces de détail, les discounters et autres magasins, ne sont généralement que des amplificateurs sonores. Ceux-ci sont certes disponibles à bas prix, mais leur utilisation présente également des inconvénients et des risques. Ils sont en principe conçus de la même manière qu’un appareil auditif (microphone, amplificateur, haut-parleur, pile), mais ne régulent pas l’amplification de l’ensemble des signaux sonores. Il est difficilement possible de les adapter à l’audition et aux problèmes auditifs. Comme les appareils amplifient tous les signaux, et pas seulement ceux que l’on souhaite amplifier, les bruits de fond sont eux aussi retransmis à un volume plus élevé. La médiocrité des options de réglage peut parfois même entraîner des dommages supplémentaires de l’audition.
Une visite chez un audioprothésiste offre la garantie d’un appareil auditif de qualité, adapté à l’expérience auditive de chacun. L’audioprothésiste propose non seulement un large choix de prothèses auditives dans toutes les gammes de prix, mais il conseille également ses clients de manière compétente et leur expose les avantages et inconvénients des différents modèles et types de conception. Grâce à un test auditif professionnel, il évalue l’ampleur de la perte d’audition de la personne et adapte l’aide auditive à son audition, après choix du modèle. Il peut de plus être consulté en cas de problème ou de défaut suite à l’achat. Des appareils auditifs à un prix similaire à celui des amplificateurs sonores sont par ailleurs disponibles chez l’audioprothésiste, avec en sus des conseils et un ajustement personnalisé.
Si l’appareil commence à siffler pendant l’utilisation, c’est généralement un effet larsen qui en est à l’origine. Celui-ci se crée lorsque le son issu du haut-parleur de l’appareil parvient au microphone. Le signal est alors amplifié à l’infini et perçu comme un sifflement désagréable. Les appareils auditifs modernes disposent bien souvent de logiciels qui reconnaissent les effets larsen et les suppriment. Les effets larsen peuvent cependant survenir de temps à autre sur les appareils d’entrée de gamme. Il peut y avoir plusieurs origines à cela.
Le cas le plus simple est celui d’un appareil auditif réglé trop fort. Plus le son émis par le haut-parleur sera puissant, plus il est probable que le microphone le capte et qu’un effet larsen en découle. Une réduction du son permettra donc la résolution du problème. Il est également fréquent que l’embout (otoplastique) implanté sur les appareils contours d’oreille soit mal ajusté. Si celui-ci n’est pas adapté de manière optimale à l’oreille de l’utilisateur, le son s’échappe du conduit auditif par l’interstice entre l’oreille et l’otoplastique vers le microphone. Grâce à l’ajustement de l’otoplastique ou de l’appareil lui-même, les audioprothésistes peuvent faire cesser les sifflements d’origine technique.
Si les problèmes techniques sont exclus, d’autres facteurs entrent en considération comme par exemple un conduit auditif mal formé qui, en raison de cette anomalie, favorise l’échappée du son. Une surproduction de cérumen peut également entraîner des effets larsen si un bouchon se forme et bouche le conduit auditif. Celui-ci renvoie alors le son émis par l’appareil auditif directement à sa source. L’enlèvement d’un tel bouchon doit être réalisé par un ORL. Ce dernier, avec l’audioprothésiste, est également disponible pour conseiller le client lors de l’apparition éventuelle d’autres sifflements.
Une perte soudaine de l’ouïe est une diminution brutale et unilatérale de l’audition. En règle générale, une perte soudaine de l’ouïe se développe en 24 heures. La perte auditive se traduit par le fait que les signaux provenant de l’oreille interne ne sont pas traités et ne peuvent plus être transmis au cerveau (perte auditive de perception). Les patients entendent moins bien des sons de toutes les fréquences. Dans certains cas, la perte d’audition est complète et plus aucun bruit ne peut être perçu par l’oreille affectée. Cependant, une perte auditive neurosensorielle n’est pas nécessairement une perte soudaine de l’audition. Celle-ci peut également se produire à cause d’autres facteurs, tels qu’une exposition à un bruit intense ou une infection virale. Pour distinguer une perte soudaine de l’audition d’une perte auditive neurosensorielle, d’autres facteurs doivent être pris en compte.
Lorsqu’une perte soudaine de l’audition survient, elle s’accompagne souvent d’acouphènes ou d’une sensation de pression dans l’oreille, qui cessent lorsque l’audition redevient normale. Dans certains cas, les acouphènes persistent alors que la perte soudaine de l’audition est guérie. En outre, il s’agit de symptômes souvent décrits, mais qui ne se produisent pas chez toutes les personnes. Dans de rares cas, une perte soudaine de l’ouïe peut être associée à des vertiges. Le plus souvent, les personnes concernées décrivent une diminution de la sensibilité du pavillon de l’oreille au toucher (hypoesthésie). Les causes de certaines déficiences auditives ne sont pas toujours élucidées, c’est pourquoi un diagnostic d’exclusion est nécessaire pour identifier la perte de l’ouïe. Une cause inapparente est considérée comme l’un des principaux critères pour détecter une perte soudaine de l’audition. En outre, celle-ci ne se produit jamais simultanément à une douleur d’oreille.
On reconnaît une perte auditive soudaine à une déficience de l’ouïe survenant généralement de manière subite et unilatérale. Les sons et les voix sont nettement assourdis et deviennent difficiles à identifier clairement. Les personnes atteintes ont l’impression d’avoir un morceau de coton ou une protection auditive dans l’oreille. Dans certains cas, une perte soudaine de l’ouïe se fait ressentir par l’apparition d’acouphènes ou une sensation de pression dans l’oreille. Parfois, ces symptômes se produisent simultanément. Une perte soudaine de l’audition est souvent associée à des vertiges.
Pour être certain du diagnostic, mieux vaut toujours consulter son médecin en cas de perte soudaine de l’audition. Divers examens permettent de déterminer l’origine de la perte soudaine de l’ouïe. A l’aide d’un otoscope, le médecin peut vérifier la présence éventuelle d’un bouchon dans le canal auditif. Différents tests sont ensuite utilisés pour évaluer le degré de perte auditive. Ils permettent notamment de déterminer si la perte auditive provient de problèmes au niveau de l’oreille moyenne ou interne. L’audiométrie tonale montre les gammes de fréquences concernées par la perte auditive. D’autres tests peuvent aider le médecin à poser son diagnostic, par exemple :
D’autre part, votre médecin peut vous demander vos antécédents médicaux. Grâce à ces informations, il peut obtenir d’autres indices suggérant une cause différente de votre perte soudaine de l’audition.
L’origine de la surdité brusque n’est pas connue. Les troubles circulatoires, les infections et le stress sont considérés comme des causes possibles. Bien que la cause exacte de la perte soudaine de l’audition reste obscure, certains facteurs favorisants sont connus.
Les modifications des conditions normales de circulation du sang sont considérées comme un risque majeur pouvant provoquer certaines pertes d’audition, notamment chez les personnes des groupes suivants, qui sont plus à même d’être victimes d’une perte d’audition :
Les infections virales ou les virus réactivés susceptibles d’altérer l’organe de l’audition, comme l’otite moyenne par exemple, sont souvent considérés comme des causes favorisantes. L’inflammation, souvent liée à une infection, est également soupçonnée d’avoir une influence négative sur l’audition. En outre, les virus peuvent également infecter le nerf auditif et, par là-même altérer directement l’audition de la personne concernée.
Parallèlement aux infections, la surproduction de cérumen est fréquente. Le cérumen ne peut plus s’écouler correctement, par exemple parce qu’il est épaissi. Il s’accumule alors progressivement dans le conduit auditif et finit par l’obstruer. Ainsi, les signaux sonores qui parviennent de l’extérieur sont assourdis au niveau de l’oreille et les personnes atteintes entendent mal. Un bouchon de cérumen peut être rapidement identifié par un médecin comme la cause de la perte auditive. Le bouchon est alors retiré de l’oreille, permettant de restaurer l’audition.
Le stress a longtemps été considéré comme le principal facteur de certaines pertes auditives. Jusqu’à aujourd’hui cependant, cette affirmation n’a pas encore pu être prouvée. Bien que le stress puisse favoriser les problèmes de circulation sanguine dans l’oreille et soit nocif sur le long terme, il ne peut être considéré comme la cause principale de certaines pertes auditives.
Souvent, une perte soudaine de l’ouïe peut diminuer dans les 24 heures après son apparition pour disparaître progressivement par la suite. Toutefois, si elle est particulièrement brutale et s’accompagne d’autres symptômes comme des étourdissements, vous devriez consulter un médecin. Ce principe est également valable lorsque la perte soudaine de l’audition dure plus longtemps.
Etant donné que l’on ne connaît pas la cause exacte de la perte d’audition aiguë, appliquer un traitement standard n’est pas toujours possible. Après une perte soudaine de l’audition, on est d’abord tenté de réduire les facteurs de risque, notamment pour améliorer la circulation sanguine dans l’oreille. Le traitement le plus courant et le plus éprouvé dans ce cas consiste à utiliser des agents rhéologiques pour favoriser des fluides. Ceux-ci améliorent la circulation du sang, qui est responsable entre autres du transport des nutriments à l’intérieur et en dehors de l’oreille interne. Les perfusions rhéologiques permettent de mieux irriguer les cils sensoriels au niveau de l’oreille interne. En complément, des agents anti-inflammatoires sont souvent utilisés. Ce traitement est destiné à éviter une éventuelle inflammation dans l’oreille, qui pourrait nuire à votre audition. En règle générale, les corticostéroïdes sont utilisés ; ils sont administrés soit par perfusion, soit sous forme de comprimés. Il n’est pas rare qu’une telle préparation soit utilisée pour irriguer directement l’oreille moyenne. A cet effet, le médecin perce la membrane du tympan et injecte la cortisone avec une seringue au niveau de l’oreille moyenne, où elle s’écoule également dans l’oreille interne.
Dans les cas particulièrement graves, une purification du sang (aphérèse) est employée. Le sang du patient est alors prélevé et mécaniquement libéré des substances graisseuses créant une coagulation afin d’améliorer sa fluidité. Par la suite, le sang est réinjecté dans le corps. Ce traitement du sang permet d’obtenir une meilleure circulation sanguine dans l’oreille.
Pour éviter une autre perte auditive soudaine, en particulier chez les personnes atteintes d’obésité, d’hypertension artérielle, de diabète ou ayant un taux de cholestérol élevé, il est essentiel d’essayer de diminuer le stress. En outre, manger équilibré et pratiquer une activité physique est conseillé, afin de prévenir une nouvelle déficience sanguine.
Lorsqu’une perte de l’audition perdure, des dommages surviennent au niveau des cellules ciliées sensorielles situées dans l’oreille interne, qui ne peuvent pas se résorber spontanément. L’audition est alors endommagée durablement et ne peut pas être guérie. La perte auditive neurosensorielle peut être compensée avec une aide auditive, du moins partiellement. Un appareil auditif moderne est en mesure de rendre les fréquences perdues par la personne touchée de nouveau perceptibles par l’oreille. Il ne se contente pas d’amplifier les signaux sonores, mais permet aussi de masquer les troubles auditifs. Ainsi, les aides auditives peuvent également être utiles quand la perte soudaine de l’audition se produit de pair avec un acophène. Une partie des capacités auditives perdues peut être restaurée et la qualité de vie des personnes concernées augmente de manière significative.
La sensation de pression dans l’oreille découle de plusieurs circonstances. Ainsi, elle peut avoir pour origine un trouble de la ventilation mais peut aussi accompagner d’autres pathologies.
Pour réguler la pression dans l’oreille, la connexion entre l’oreille moyenne et les voies nasales (trompe d’Eustache) joue un rôle décisif, car elle est le seul moyen par lequel l’air peut arriver derrière le tympan. La trompe a deux fonctions : elle contribue d’une part à l’aération de l’oreille moyenne (ou caisse du tympan), et elle permet d’autre part aux sécrétions de s’écouler dans la gorge par la trompe d’Eustache, afin que l’oreille ne soit jamais encombrée. La trompe d’Eustache s’ouvre généralement lors de la mastication, de la déglutition ou du bâillement, ce qui crée un différentiel entre la pression de l’oreille et celle de l’extérieur.
Si la trompe d’Eustache est gonflée, qu’elle bloque ou ne s’ouvre pas correctement, une désagréable sensation de pression dans l’oreille peut survenir. En conséquence, le tympan se courbe vers l’intérieur du fait de la dépression créée dans l’oreille. Cet effet apparaît de manière amplifiée dans certaines situations, par exemple au décollage ou à l’atterrissage d’un avion, dans l’ascenseur d’un haut immeuble, en plongée ou lors de la traversée d’un tunnel. Si ces différences de pression peuvent être atténuées par une activation de la trompe d’Eustache en déglutissant ou en bâillant, la pression subsiste en cas de dysfonctionnement.
En outre, une obturation de la trompe d’Eustache peut également entraîner une accumulation de sécrétions, lesquelles ne peuvent plus s’écouler, se massent près du tympan et pressent contre lui. Ce phénomène n’entraîne pas seulement une désagréable sensation de pression, il s’accompagne aussi fréquemment de douleurs dans l’oreille.
A l’inverse, il peut également arriver que la trompe d’Eustache soit ouverte en permanence (cela se produit généralement lors de variation des tissus adipeux ou des tissus conjonctifs à proximité de la trompe). Une ouverture prolongée de la trompe d’Eustache peut également entraîner des pressions dans l’oreille.
La sensation de pression dans l’oreille n’est cependant pas toujours imputable à une défaillance de la trompe d’Eustache. D’autres facteurs peuvent être responsables de ce phénomène. Si le conduit auditif est bouché par du cérumen, cela n’entraîne pas seulement une perte d’audition temporaire, mais contribue aussi souvent à des pressions dans l’oreille. Une perte brutale d’audition suite à une irrigation sanguine anormale de l’oreille peut entraîner une sensation de pression. Par ailleurs, celle-ci apparaît souvent en même temps que :
Il est possible de prévenir certaines des causes des pressions auriculaires et bien souvent, la sensation de pression peut être éliminée grâce à des moyens simples. Si une maladie ou un dysfonctionnement de l’oreille ou de la trompe d’Eustache sont à la base de la pression, le traitement peut s’avérer complexe et nécessiter l’intervention d’un médecin.
Si une sensation de pression survient brutalement sur l’une ou les deux oreilles, elle peut généralement être éliminée facilement. Déglutissez plusieurs fois, mastiquez (par exemple un chewing-gum) et essayez de bâiller. Ce type de mouvement finit normalement par ouvrir la trompe d’Eustache, équilibrant ainsi la pression à l’intérieur et à l’extérieur de l’oreille. Si ces tentatives sont infructueuses, utilisez la manœuvre de Valsalva : bouchez-vous le nez et la bouche tout en expirant lentement. L’air ne pouvant s’échapper par la bouche ou le nez, il fera pression sur la trompe d’Eustache, équilibrant ainsi la pression dans l’oreille moyenne.
Si vous êtes sujet à ces problèmes de pression pendant les vols ou si vous prenez froid avant le départ, l’utilisation préalable d’un spray nasal peut vous rendre service. Les effets décongestionnants du spray contribuent à mieux faire circuler l’air dans la cavité nasale et la trompe d’Eustache et à ainsi empêcher la sensation de pression dans l’oreille. Il est recommandé d’utiliser le spray une deuxième fois avant l’atterrissage.
Si la pression dans l’oreille ne disparaît pas avec la mastication ou autre méthode similaire, mieux vaut consulter un médecin pour identifier l’origine de la pression et la traiter. Dans les cas les plus simples, la pression a pour origine un bouchon de cérumen situé dans le conduit auditif. Le médecin peut éliminer les bouchons grâce à un lavement de l’oreille.
Si la pression sur le tympan est due à une accumulation de liquide dans l’oreille moyenne qui ne peut s’évacuer, une intervention chirurgicale peut résoudre les problèmes prolongés. Le tympan est alors percé afin que le liquide puisse s’écouler vers l’extérieur par la petite ouverture ainsi créée. Si ce problème survient souvent, il est possible d’installer un tube tympanique qui assure l’aération de l’oreille moyenne malgré la présence de liquide.
Les maladies comme le rhume sont souvent responsables des accumulations de liquide ou des déséquilibres de pression dans l’oreille. Elles entraînent une inflammation des muqueuses ou un gonflement de la zone gorge-nez-oreilles, responsable de l’aération de l’oreille, comme par exemple la trompe d’Eustache. Le gonflement ou la sensation de pression peuvent également être causés par une réaction allergique. Dans ce cas, il est utile de traiter la maladie avec un traitement médicamenteux. Selon la cause, un spray nasal, des antibiotiques ou des traitements antiallergiques peuvent être recommandés.
Les pressions auriculaires fréquentes peuvent enfin être causées par un dommage aux vertèbres cervicales ou par des crampes musculaires. Si votre médecin les identifie comme origines de la pression, des mesures telles que la kinésithérapie peuvent aider à réduire la pression.
Une perte auditive peut être causée par différents facteurs. Il convient en premier lieu de déterminer le type de perte auditive dont on est victime, car celle-ci peut avoir des causes différentes.
En présence d’une perte auditive de transmission, les capacités auditives diminuent car les bruits venant de l’extérieur ne peuvent pas pénétrer complètement dans l’oreille interne. Ce phénomène peut être provoqué par des causes temporaires, comme un bouchon de cérumen ou une inflammation du conduit auditif. Dans ce cas, on parle de surdité de transmission temporaire. D’autre part, il est également possible que l’acheminement du son soit perturbé par une malformation du conduit auditif, une cavité au niveau du tympan ou des malformations du pavillon : il s’agit alors d’une surdité de transmission permanente.
Dans ce contexte, l’oreille interne est endommagée. Les signaux sonores incidents ne peuvent plus être intégralement traités. Les cellules ciliées de l’oreille et les nerfs impliqués dans l’audition ne fonctionnent plus correctement, ce qui signifie que le signal sonore ne peut pas être perçu intégralement ; en cas de perte auditive dite neurosensorielle, les patients ne sont plus capables d’entendre certains sons. Les lésions de l’oreille interne sont principalement provoquées par l’exposition à un bruit trop intense, mais d’autres causes peuvent déclencher ce type de perte d’audition, par exemple :
Une surdité mixte correspond à la fois à une perte auditive de transmission et à une perte auditive neurosensorielle, dans des proportions variées. L’audition de la personne est modifiée en fonction du type de déficience dominante. La surdité mixte peut notamment être provoquée par une infection chronique de l’oreille moyenne, une maladie de l’os qui entoure l’oreille interne (otosclérose) ou des causes individuelles engendrant une perte auditive.
Devant un TTA, une maladie de l’oreille est souvent mise en cause. Bien que les organes de l’audition fonctionnent normalement, le traitement des signaux entre l’oreille et le cerveau pose problème. Les causes du TTA sont en grande partie inexpliquées.
Puisque plusieurs facteurs peuvent provoquer une perte auditive, le traitement n’est jamais identique. Dans de nombreux cas, celui-ci aidera les personnes touchées, ou améliorera tout du moins leur audition.
Le traitement d’une telle perte auditive dépend de son caractère temporaire ou permanent. Si la perte auditive est due au fait que le canal de l’oreille est bloqué par un objet étranger ou du cérumen, le problème se résout généralement lorsque l’obstruction est éliminée. Un dysfonctionnement de la ventilation de l’oreille, provoqué par exemple par un gonflement du conduit situé entre l’oreille moyenne et le nasopharynx (trompe d’Eustache), peut être facilement traité à l’aide de médicaments.
Le traitement d’une surdité de transmission permanente est plus complexe. Les osselets détruits ou endommagés peuvent parfois être remplacés, intégralement ou en partie, au moyen d’actes chirurgicaux très élaborés. Les dommages au niveau des tympans peuvent parfois être réparés chirurgicalement. Dans certains cas, une aide auditive professionnelle contribue à améliorer la perception des signaux acoustiques extérieurs dans l’oreille interne.
En cas de lésion permanente de l’oreille interne, il n’existe aucun traitement efficace. Par conséquent, il est important de reconnaître rapidement une telle perte auditive. Car même si elle ne peut pas être guérie, elle peut au moins être traitée avec des aides auditives modernes. Ces dernières peuvent être adaptées à la perte auditive du patient afin de lui permettre d’entendre encore les fréquences sonores qui ne sont plus correctement perçues, en raison des dommages causés aux cellules sensorielles. En outre, elles sont capables d’analyser l’environnement acoustique de façon indépendante et de s’y adapter. Par exemple, elles atténuent les bruits de fond et amplifient le volume sonore des conversations. Utilisées en complément des entraînements auditifs, les aides auditives peuvent ainsi compenser une perte de l’ouïe.
La perte d’audition provoquée par un TTA n’est pas guérissable. Mais l’utilisation de diverses thérapies peut parfois permettre d’obtenir une amélioration, sans garantie de résultats. Les traitements les plus courants comprennent les aides auditives et l’entraînement auditif, au cours duquel les patients apprennent à reconnaître et à distinguer les sons.
L’acouphène est décrit comme une sonnerie, un sifflement ou un bruissement survenant dans une ou les deux oreilles. Dans 99 % des cas, seule la personne concernée peut percevoir les sons : on parle alors d’un acouphène subjectif. En revanche, il est possible d’entendre les bruits parasites de l’extérieur dans le cas de l’acouphène objectif. Dans cette forme rare, les bruits proviennent par exemple du sang circulant dans les vaisseaux sanguins rétrécis. Dans ce cas de figure, les patients entendent un sifflement ou un bruit sourd. Lorsqu’une cause physique est à l’origine de l’acouphène objectif, son traitement est relativement simple.
La cause exacte de l’acouphène subjectif n’est pas connue ; il découle habituellement d’autres maladies de l’oreille. On pense que les neurones chargés de l’audition continuent à envoyer des signaux sonores même quand ils ne reçoivent pas de stimuli en provenance de l’oreille interne.
Souvent, les acouphènes cessent spontanément après une courte période, mais dans certains cas ils perdurent dans l’esprit de ceux qui en souffrent pendant des heures, des jours, voire des mois, pour ne disparaître que partiellement.
L’acouphène est considéré comme aigu durant les trois premiers mois qui suivent son apparition. Cependant, il ne faut pas attendre l’expiration de ce délai pour consulter son médecin : prenez rendez-vous avec un spécialiste dans les jours qui suivent la survenue des symptômes. En effet, les personnes victimes d’acouphènes persistants courent le risque de souffrir d’acouphènes chroniques. La persistance des bruits parasites pendant plus de trois mois réduit considérablement les chances de guérison. Après cette période, il n’est généralement plus possible de faire disparaître les acouphènes, car le cerveau finit par créer un nouveau type de comportement. Le traitement des acouphènes chroniques ne repose donc plus sur la recherche d’un remède. Les patients doivent alors apprendre à vivre avec ce bruit et l’ignorer autant que possible.
Les bourdonnements d’oreilles ou acouphènes ne sont pas une maladie isolée ; ils se produisent généralement de manière concomitante avec une autre maladie. Pour se débarrasser des acouphènes, il est donc nécessaire de guérir la maladie sous-jacente. L’exposition permanente au stress, les troubles métaboliques, l’hypertension et les troubles du rythme cardiaque favorisent l’apparition d’acouphènes subjectifs, ainsi que de nombreuses autres maladies pouvant provoquer des bruits désagréables dans vos oreilles, par exemple :
Fréquemment, les bourdonnements d’oreilles sont aussi liés à des problèmes au niveau de la colonne cervicale ou de la mâchoire. Étant donné que des connexions existent entre les nerfs situés près des vertèbres cervicales et ceux de l’audition, une douleur des muscles du cou peut par exemple générer des acouphènes. La situation est similaire en cas de problème au niveau des articulations temporo-mandibulaires (ATM) ou du muscle masséter. Par conséquent, le bruxisme peut provoquer des acouphènes.
Les affections physiques ou mentales ne sont pas les seuls facteurs susceptibles de déclencher des acouphènes qui doivent être suspectés. Certains médicaments utilisés pour soigner d’autres maladies peuvent avoir pour effet secondaire des bourdonnements d’oreilles. C’est pourquoi une attention particulière doit être accordée aux effets indésirables des médicaments, en particulier les analgésiques pris à fortes doses, les médicaments pour lutter contre la tension artérielle, les antidépresseurs ou les médicaments utilisés au cours des chimiothérapies. Si vous souffrez d’acouphènes, signalez dès que possible à votre médecin toute nouvelle prise de médicaments, afin de prévenir l’apparition d’acouphènes chroniques.
La cause précise des acouphènes n’est pas connue. On a longtemps pensé qu’ils étaient provoqués par un dysfonctionnement de l’oreille interne, qui envoyait constamment des signaux erronés au cerveau. Pour cette raison, on préconisait de traiter les acouphènes graves avant que le nerf auditif ne se rompe. Cependant, les bruits parasites ne disparaissaient pas pour autant : même lorsque le patient était devenu sourd, il pouvait encore percevoir les acouphènes. Entre temps, il a été démontré que les acouphènes sont produits au niveau du cerveau des personnes touchées. Toutefois, les acouphènes surviennent souvent simultanément ou suite à une déficience auditive. On pense que le cerveau essaie de compenser les sons altérés par la perte auditive. Les neurones qui ne reçoivent pas de signaux sonores génèrent eux-mêmes leurs propres signaux, que le cerveau s’habitue à percevoir. Cependant, alors qu’aucun signal n’est transmis aux neurones concernés lorsque l’audition est endommagée de manière permanente, les bruits indésirables restent audibles en permanence. On peut donc en déduire que le cerveau est à l’origine de la production d’acouphènes.
Mais la perte auditive n’est pas l’unique cause de l’apparition des acouphènes. Beaucoup d’autres facteurs peuvent être impliqués dans leur pathogenèse. Lorsque la cause originelle est éradiquée depuis longtemps, le patient peut encore entendre des bruits désagréables. Trop se concentrer sur un acouphène, même si celui-ci est très faible, peut conduire à une intensification du problème. En effet, le cerveau se focalise sur le nouveau bruit et tente de l’apprendre.
Il a longtemps été difficile de déterminer l’origine des acouphènes. On a d’abord supposé que les dommages des cellules ciliées de l’oreille interne étaient responsables de l’apparition de ces bruits gênants. Habituellement, celles-ci envoient des impulsions au centre auditif situé dans le cerveau lorsqu’elles sont stimulées par un signal sonore. En cas d’acouphènes et selon cette hypothèse, il existerait un dysfonctionnement au niveau de ces cellules, par exemple en raison d’un apport insuffisant en nutriments ou de dommages causés par une exposition au bruit. Cependant, on a ensuite réalisé que les acouphènes demeuraient audibles par les personnes touchées, même lorsque le nerf auditif avait été rompu et alors qu’aucun signal sonore ne pouvait être transmis de l’oreille au cerveau.
Les bruits parasites devaient donc provenir du cerveau lui-même. Toutefois, un problème au niveau de l’oreille interne n’est pas à exclure. En cas de perte d’audition, par exemple lorsque les cils sensoriels sont mal approvisionnés ou endommagés, le centre auditif ne reçoit plus de signal sonore dans les fréquences affectées. Dans ce cas précis, les neurones concernés tentent de compenser ce déficit de manière autonome en générant des signaux qui sont alors perçus comme des acouphènes. Au fil du temps, le cerveau apprend à produire ces sons et à les percevoir ; dans ce cas, les acouphènes persistent même lorsque la déficience auditive a été corrigée. Si les bruits perdurent après une période de trois mois, on parle alors d’acouphènes chroniques, pour lesquels les chances de guérison sont nettement plus faibles que dans la phase aiguë.
Si vous percevez des sons désagréables tels que des sifflements, des claquements ou des bruits sourds au niveau d’une ou des deux oreilles, il est très probable qu’il s’agisse d’acouphènes. En premier lieu, commencez par vous détendre. Il est surtout recommandé d’éviter l’excès de stress et les environnements bruyants. En général, le bruit disparaîtra de lui-même relativement rapidement, mais il peut de nouveau se manifester en cas de stress ou de surmenage.
Dans ce cas, et si le bruit survient de nouveau alors que vous êtes détendu, consultez un médecin. A l’aide de ses instruments, votre praticien pourra entendre lui aussi les bruits que vous percevez si vous souffrez d’acouphènes objectifs. Le bruit est alors produit par une source sonore située à proximité de l’oreille interne. La situation est différente si le médecin ne parvient pas à entendre quoi que ce soit. Il s’agit alors d’acouphènes subjectifs, qui sont beaucoup plus fréquents puisqu’ils représentent 99 % des cas. Il est important de traiter sans attendre une éventuelle maladie sous-jacente provoquant les acouphènes. Si le traitement est débuté dans la phase aiguë, c’est-à-dire dire au cours des trois premiers mois après l’apparition des acouphènes, les chances de guérison sont relativement bonnes. Après cette période, il est souvent impossible de faire disparaître les bruits parasites, parce que les neurones affectés ont « appris » à envoyer les signaux de façon permanente.
Souvent, les acouphènes sont associés à la perte d’audition. Ils peuvent être causés par diverses maladies, par des traumatismes acoustiques ou par l’âge. Pour compenser la perte d’audition, vous pouvez avoir recours aux aides auditives modernes. Celles-ci sont beaucoup plus pratiques qu’un simple amplificateur de son. Conçues comme de petits ordinateurs, elles ne se contentent pas d’augmenter le volume des signaux sonores, mais sont également proactives. Selon le modèle et les technologies, les aides auditives perfectionnées sont en mesure de distinguer de manière autonome les différentes situations de conversation ou de reconnaître la direction d’où provient un signal sonore. Avant toute chose, elles permettent à leurs usagers d’entendre à nouveau des signaux sonores qu’ils n’étaient plus capables de percevoir. Les générateurs de bruits blancs sont également utilisés pour atténuer les désagréments des acouphènes. Ils rendent les bruits perçus dans l’oreille moins gênants et permettent de les ignorer en grande partie.
Il n’existe pas de panacée permettant de traiter avec succès un acouphène chronique. Pour choisir une méthode de traitement, de nombreux facteurs doivent être pris en considération, par exemple les causes déclenchantes et la sévérité de l’acouphène. En outre, de nombreux patients victimes d’acouphènes souffrent de troubles tels que l’anxiété et la dépression, car les acouphènes activent non seulement les zones du cerveau responsables de l’audition, mais aussi celles qui génèrent des émotions comme la colère et l’anxiété. Un traitement efficace nécessite souvent de consulter un psychothérapeute ou un neurologue.
Les générateurs de bruits blancs sont fréquemment utilisés pour traiter les acouphènes, dans la mesure où ils aident le patient à ignorer les bruits parasites. Ils génèrent un léger bruit continu, plus silencieux que l’acouphène. Au fil du temps, le cerveau apprend à considérer le bruit blanc comme sans importance et à l’accepter. Parallèlement, il apprend progressivement à considérer l’acouphène de la même manière. Si la thérapie fonctionne, le patient ne perçoit plus les bruits gênants aussi intensément et est à nouveau capable de se concentrer. Les générateurs de bruits blancs sont d’ores et déjà intégrés à de nombreuses aides auditives modernes, qui contribuent non seulement à traiter les acouphènes, mais aussi à compenser une éventuelle déficience auditive.
Souvent, les acouphènes ne peuvent pas être guéris : les personnes touchées entendent des sons de manière permanente. Les chances de guérison après trois mois diminuent considérablement. Si aucun traitement ne fonctionne ou ne génère d’amélioration durant la phase aiguë de la maladie, cela ne signifie pas pour autant qu’aucune possibilité thérapeutique n’existe. En utilisant différentes méthodes, les patients peuvent apprendre à ignorer ces bruits parasites.
En général, vous devrez surtout essayer de vous concentrer sur d’autres choses. Par exemple, se focaliser sur des bruits spécifiques peut contribuer à masquer les acouphènes. Ainsi, les patients qui assistent à un concert peuvent s’entraîner à prêter attention aux sons émis par chaque instrument de manière individuelle. Mais en général, l’entraînement auditif ciblé ne suffit pas à régler le problème. Il doit toujours être utilisé en complément de mesures comportementales comme la relaxation, car l’aspect psychologique joue un rôle important dans l’apparition des acouphènes. Une exposition constante au bruit engendre du stress, un déséquilibre et parfois un état dépressif. Ces facteurs augmentent également la perception des sons indésirables, qui deviennent alors impossibles à éluder.
Les bruits blancs sont également utiles dans la mesure où ils permettent au cerveau d’oublier de percevoir l’acouphène. Les bruits blancs sont émis à un faible volume, afin de ne pas perturber l’audition de l’usager. Cependant, ils ne sont pas capables de supprimer les acouphènes. Le patient doit apprendre à se concentrer sur ce son. Le but de cette thérapie est de permettre à la personne touchée de vivre en permanence avec les acouphènes, à travers l’accoutumance à un bruit de fond. Les bruits parasites sont encore présents mais le patient ne les perçoit plus comme désagréables ou inquiétants, ce qui permet d’agir essentiellement sur la composante psychologique des acouphènes. Le traitement par bruits blancs est un processus long, parce que le cerveau doit apprendre à adopter de nouveaux comportements. Cependant, le taux de réussite est d’environ 50%. Etant donné que les acouphènes surviennent souvent dans le contexte d’une déficience auditive ou d’une perte d’audition, les aides auditives modernes peuvent être utilisées comme des générateurs de bruits blancs. Ces appareils ont alors deux fonctions. D’une part, ils restaurent la perception de certaines fréquences au niveau de l’oreille. D’autre part, ils génèrent un bruit de fond permettant à la personne concernée de s’habituer aux acouphènes.
Il est aussi possible de recourir à la neuromodulation acoustique CR, qui répond à certains types d’acouphènes. Au cours de ce procédé, les cellules nerveuses sont stimulées de manière à ce qu’elles ne puissent plus fonctionner de façon synchrone. Ainsi, le cerveau finit par « ignorer » les bruits parasites.